Force est de constater, qu'en ce moment, au cœur du monde aseptisé des blouses blanches, ce ne sont pas les microbes mais plutôt les idées noires qui pénètrent les organismes...
Toutes les études concordent : Quel que soit le métier exercé (généraliste, interne, hospitalier, infirmière, sage-femme...), le taux de Burn-out approche, voire dépasse les 40% parmi les professionnels de santé.
Plusieurs facteurs expliquent ce niveau qui n’existe dans aucune autre profession :
- Une charge émotionnelle très forte,
- Des horaires fluctuants qui pèsent sur la vie familiale et sociale,
- Un rythme de travail excessif et une forte tension,
- Des décisions changeantes et parfois contradictoires,
- Des risques d'erreurs aux conséquences dramatiques,
- Un idéal du soin qui se heurte aux réalités des limites de la médecine
Et comme si cela ne suffisait pas, il y a également des exigences de rentabilité fortes, un manque de reconnaissance des patients et des conflits éthiques récurrents.
Quelle option privilégier ?
Le surinvestissement professionnel ou, à l'inverse, la prise de distance vis-à-vis des malades pour se protéger soi-même.
Ces questions éthiques frappent évidemment en premier celles et ceux qui ont la carapace la plus fine « les jeunes diplômés ».
Quant aux anciens, nostalgiques d'une autre époque, partisans du « C'était mieux avant ! », ils ne résistent pas mieux à cette nouvelle maladie qui sévit parmi eux.
L’esprit familial, le temps et l’écoute accordés aux patients (devenu des clients), paraît bien incongru lorsque l'on étudie les subtilités financières et se focalise sur la rentabilité.
L’hôpital est devenu une entreprise
Les valeurs de soin et de relation se heurtent à des objectifs comptables et c'est douloureux pour les soignants. Les nouvelles organisations conduisent à une déshumanisation du travail.
Le corps médical ne prend plus soin de ceux qui prennent soin
Le travail du soignant l'épuise et on parle de dépression, de Burn out et dans le pire des cas de suicide.
La qualité des soins est en chute libre, néanmoins, les soignants s’engagent toujours plus pour pallier à cette dégradation.
Résultat : la situation devient intenable !
Quelles actions mettre en place pour améliorer les conditions de travail ?
Les conditions matérielles sont considérées comme la cause principale de la dégradation de la qualité des soins notamment pour les infirmiers exerçant à l’hôpital.
Le moral et le mal-être sont les seconds facteurs signalés.
Malgré la situation, les soignants restent très engagés et le désir de bien faire est toujours présent !
Or, ce qui coûte le plus cher c’est la main d’œuvre, donc les soignants
Pamela (infirmière) raconte comment sa vie professionnelle n'a cessé de se dégrader depuis son arrivée aux urgences, sept ans auparavant. Surcharge de travail chronique, choix cornélien face à des urgences plus urgentes les unes que les autres, colère des patients face à des délais de prise en charge insupportables, solitude du soignant, angoisse de l'erreur.
Après sa tentative de suicide, reconnue comme accident du travail, Pamela a passé un mois en hôpital psychiatrique. Elle n’a que 28 ans et le métier de ses rêves l'a déjà usée.
La situation s'est encore dégradée, pour le premier trimestre 2018, on compte neuf suicides de soignants.
Un tabou au sein des équipes
Comme si la souffrance était honteuse, comme si avouer sa faiblesse lorsqu'on est soignant, humain avant tout, était impossible à entendre, y compris au cœur du corps soignant…
C'est peut-être finalement ça le plus choquant
Cependant, chacun est d'accord pour affirmer que prendre en charge un soignant en souffrance relève d’une démarche professionnelle qui ne peut s’improviser. Il faut garantir la confidentialité et ne pas fragiliser plus encore le soignant déjà en difficulté.
Savoir l'écouter mais surtout l'orienter, ne pas stigmatiser cette faiblesse qui peut n'être que passagère et lui laisser entrevoir des portes de sortie, de répit à sa souffrance, l’aider à relativiser.
Il n'y a pas de honte à flancher, et ce que le soignant dit souvent à ses patients, il doit s'autoriser à se l'entendre dire
Les symptômes de l'épuisement professionnel sont très visibles.
Il y a d’abord les répercussions du travail, son rythme (ou son arythmie…) et ses conditions qui affectent souvent la vie sociale, la vie familiale, la santé et parfois l’efficacité professionnelle.
Le soignant est une personne comme une autre, avec des états d'âme qui l'exposent au mal-être, à la souffrance, à la perte de confiance en soi.
La souffrance psychique est une réalité incontournable de la nature humaine d'autant plus lorsque la proximité avec la maladie, la mort, la douleur est quotidienne.
Rare sont ceux qui avouent avoir déjà consulté un psychiatre ou un psychologue en lien avec le travail.
La capacité du soignant à prendre soin de lui-même doit être renforcée dans une recherche d'équilibre permanente entre sa vie et son activité professionnelle.
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